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La culture : un droit pour tout.e.s, sauf dans les prisons bruxelloises ?
Depuis le 10 décembre 1948, la Déclaration universelle des Droits de l’Homme dispose dans son article 27 que « Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent ».
Encore un droit qui n’est pas respecté dans notre milieu carcéral. Voilà plusieurs semaines que la bibliothèque de la prison de Saint-Gilles a fermé ses portes et, avec elles, autant de petits moments de vie nécessaires à la survie en prison.
C’étaient des livres ou des CDs que les personnes détenues pouvaient parcourir ou écouter, des échanges au gré des rayons de la bibliothèque qui offraient un peu d’humanité dans un atmosphère constamment pesante ; mais aussi l’accès au Code Pénal nécessaire pour préparer son procès, mieux comprendre et anticiper les prochaines étapes, construire ses échanges avec son avocat. Bref, accéder au droits en somme.
En cause, des négociations qui n’auraient pas abouti entre la DGEPI et l’asbl en charge de la bibliothèque, la première considérant que la bibliothèque représentait un lieu trop dangereux pour la sécurité de la prison.
Si plus rien ne nous étonne à la prison de Saint-Gilles tant la situation est dramatique (voir nos nombreux communiqués à ce sujet), l’accès à la culture n’est pas davantage garanti à Haren où les livres sont, plusieurs mois après l’ouverture du « village pénitentiaire », encore dans les cartons. Imaginons une seconde le quotidien des personnes détenues qui, déjà privées de contacts sociaux par l’ultra-digitalisation de la prison, sont en plus empêchés de lire, d’écouter de la musique, se cultiver, se renseigner … Une fois de plus la dimension répressive et sécuritaire vient écraser toutes initiatives sociales et intégratives, aussi majeures soient-elles.
L’OIP dénonce une fois de plus la violation des droits fondamentaux des détenus et s’inquiète de la portée chaque jour plus grande du leitmotiv sécuritaire, depuis la multiplication des peines jusqu’à la fermeture d’une petite bibliothèque.