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Les enfants nés en détention, une partie de la population carcérale oubliée
La population carcérale se compose de 96 % d’hommes et de 4% de femmes.
Cette différence s’explique en partie parce que d’une part, la justice sépare plus difficilement une mère de son enfant et d’autre part, parce que les femmes sont souvent considérées par la justice comme des « petites mains » plutôt que comme le cerveau des opérations.
Parmi elles, des femmes enceintes sont régulièrement incarcérées. A partir de 6 mois de grossesse, les femmes sont transférées à la prison de Bruges, mieux équipée médicalement avant d’être transférée dans un hôpital pour accoucher.
Les conditions dans lesquelles se déroule l’accouchement ne sont pas toujours bien vécues par les femmes détenues. En effet, jusqu’en 2005, celles-ci étaient menottées durant le travail. Il a fallu attendre l’intervention de Claude LELIEVRE, ancien délégué général aux droits de l’homme, en 2005, pour qu’elles ne le soient plus.
De plus, l’accouchement est vécu sans la présence de la famille ni celle du père. Celui-ci n’est d’ailleurs averti que par téléphone ou par courrier de la naissance de son enfant.
Que deviennent ces nouveau-nés après l’accouchement ?
La situation des nourrissons en prison interpelle tant quant à la création ou au maintien du lien affectif entre une mère et son enfant indispensable durant les premiers mois de la vie, que quant au manque de stimuli extérieur permettant le bon développement de l’enfant et à leur santé.
Les nourrissons peuvent vivre avec leur mère jusqu’à l’âge de 3 ans et partager leur cellule. Les prisons de Berkendael, Bruges et Lantin disposent de cellules spécialement prévues pour accueillir des nouveau-nés mais cela n’est malheureusement pas le cas partout.
Les bébés sont d’ailleurs eux aussi victimes de la population carcérale. En effet, lorsque les cellules spécialement aménagées pour accueillir les nouveau-nés sont occupées, l’enfant et la mère sont placés dans une cellule normale qu’ils peuvent partager avec une autre détenue.
Certains pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Espagne ont alors mis en place des maisons mères-enfants à régime semi-ouvert permettant ainsi à l’enfant une ouverture sur le monde. La Belgique quant à elle a voté une loi permettant la création d’une section spécifique mais elle n’a pas encore vu le jour.
Il reste encore beaucoup à faire, tant des aménagements, accompagnement que règlement doivent encore être mis en place afin de garantir le bon développement et l’épanouissement de ces enfants.
Cette question a été récemment traitée en profondeur par l’OIP dans sa dernière Notice p. 65 à 69.