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Population carcérale

La population carcérale était, au 11 décembre 2019, de 10.883 personnes. C’est le niveau le plus élevé en quatre ans, selon les chiffres de la Direction générale des établissements pénitentiaires (EPI).

Les 36 prisons du pays comptaient alors ensemble 1.862 détenus en trop compte tenu de leur capacité. Le taux moyen d’occupation était, en 2019, de 120.6%

Des prisons au bord de l’explosion

Force est de constater que les prisons accueillent une population supérieure à leur capacité. À titre d’exemple, à la prison de Saint-Gilles, le nombre de détenus a culminé à plus de 900 détenus pour quelques 500 places disponibles.

Les causes de la surpopulation​​ carcérale​​ sont connues de longue date. Elle s’explique principalement par trois facteurs : l’augmentation du recours à la détention préventive, l’allongement et le cumul des peines, et le recours davantage tardif et moindre à la libération conditionnelle.

Les conséquences de la surpopulation sont dramatiques au regard des droits fondamentaux des personnes privées de liberté, et ce, à plusieurs niveaux : tensions entre détenus, promiscuité de plus en plus difficile, manque d’intimité, hygiène problématique, déclin de la santé physique ou mentale des détenus, manque de suivi par les médecins, assistants sociaux et psychologues, difficultés d’organisation des visites familiales, des activités et formations, nombre de douches réduites, pose de matelas par terre, voire absence de matelas, manque de serviettes de bains, d’oreillers, de sous-vêtements, de pantalons ou de chaussures en bon état…

La responsabilité de l’Etat belge est pleine et entière dans le problème de la surpopulation carcérale et les violations des droits humains des détenus qui en découlent. 

Il est grand temps que l’Etat belge se penche réellement sur un problème qui a des conséquences concrètes dramatiques pour toutes les personnes détenues. L’Etat ne peut plus se contenter de prendre des mesures-spectacles inefficace et coûteuses et doit, enfin, s’attaquer aux réelles causes de la surpopulation carcérale qu’il connait depuis longtemps.

La prison, une institution pour pauvres ?

En outre, l’OIP n’a de cesse de répéter que la prison ne touche pas de manière égalitaire toutes les personnes et tous les illégalismes.

Ainsi, si la prison est avant tout une « institution pour pauvres », ce n’est pas spécifiquement que les personnes plus précaires délinquent plus, c’est qu’elles sont davantage sanctionnées à tous les maillons de la chaîne pénale.

L’OIP a pour objectif de mettre en lumière les différents mécanismes qui aboutissent à une sur-représentation de celles-ci aux différents stades de la chaine pénale, alarmant sur les effets délétères du milieu carcéral sur l’état de précarité d’un individu.

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